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Le temps de la méditation

La Sagrada Família n'a pas bougé, mais elle a changé. Je ne le vois pas vraiment, mais je le sais. Y entrer, c'est entendre les premières mesures de l'allegretto de la 7e symphonie de Beethoven. Je ne sais pas pourquoi, mais c'est à ça que j'ai pensé. Un trait de lumière descend et se perd dans la forêt des colonnes, comme ce chant délicat et fragile sur la mer doucement agitée des basses. Et là haut règnent l'ordre et silence.

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Le temps du calme et de la méditation viendra, malgré les flots de touristes qui passent, photographient au flash à tout va, chuchotent et cherchent frénétiquement la suite de leur programme. Nous, nous restons assis, le regard perdu, les yeux emplis de lumière et de couleur. Il faudra revenir. Encore.

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Rivé au plafond

Voyager pour mon travail, c'est toujours un moment que j'aime, un mélange qui picote. Pile et face. Un plat sucré-salé. Ce début d'année a été marqué par un moment très attendu : un voyage d'affaires à Barcelone. Quelques jours, beaucoup de travail, pas beaucoup de tourisme, mais je suis quand même parti enthousiaste. Je ne déroulerai pas tout mon carnet de voyage, mais juste une image d'un instant étrange et intense. Un passage furtif dans la mythique Sagrada Família.

Les couleurs incroyablement soutenues et lumineuses étaient magnifiées par un soleil couchant flamboyant qui a mis à rude épreuve ma mesure de lumière, mais qu'importe. Les yeux s'en souviennent, eux. La lumière chaude du côté ouest, les colonnes élancées, et ce plafond lointain, au dessin étrange, découpé, haché, presque fractal.

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Alors je suis resté un moment le nez en l'air, assis, profitant du clame relatif de l'instant — de cette perspective insondable, de cette pierre inattendue. J'y retourne bientôt. Je vais me remplir les yeux de cette ville entr'aperçue, qui m'a semblé si belle. Rendez-vous est pris pour d'autres photos, d'autres merveilles.
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