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Photographie internationale

C'est en mode road trip que mon copain Claude et moi avons pris la route pour Köln et sa très renommée Photokina, l'un des salon photographiques les plus importants au monde. En l'espèce, nous n'avons pas été déçus. Deux jours pour voir les choses en grand !

La lumière bien sûr, mais aussi l'espace, le bourdonnement multilingue, les vitrines étincelantes, les sourires inamovibles des exposants gonflés à bloc et les images — les images, évidemment. Quelques expositions magnifiques et un long lèche-vitrines pour regarder le matériel rutilant présenté à nos yeux fiévreux, des nouveaux Olympus au moyen format Fuji, des drones en tous genres aux caméras fish-eye et autres gadgets vidéos présentés par une foule de fabricants asiatiques plus ou moins totalement inconnus.

Et une tendance amusante : le vintage photographique a toujours le vent en poupe et vire au tirage papier instantané, comme les vrais Polaroïds, en général dans une qualité à peine plus catastrophique que les originaux. On a bien vu une demi-douzaine de solutions autour de ce concept… novateur ?

Mais j'écris, j'écris, et j'oublie un point essentiel : la visite de Cologne.

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Le tourisme de salon a ses limites, et le déclencheur nous démange. Nous avons marché, traversé des quartiers assez déprimants, mais surtout vu quelques coins magnifiques, dans la périphérie comme dans le centre. Le tour a été court, mais très instructif grâce à une guide d'exception qui nous a fait découvrir "sa" ville (la famille est un peu dispersée, en l'occurence ça a du bon !). Et une cathédrale sombre à l'architecture flamboyante pour un mélange sucré-salé.

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Ah, et un détail curieux quand même, à la Photokina. Pour un salon international, j'aurais choisi l'anglais comme langue médiane et médium. Les Allemands ont une conception plus "française" de la chose : tout en allemand. Panneaux, conférences, plaquettes de présentation, service. Demärden Sie sich.

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Exposition, expositions

Le projet ne recule pas, c'est déjà une bonne nouvelle. J'ai une première série d'images réalisées pour l'exposition Baudelaire à Dijon (qui aura finalement lieu en janvier-février 2017). Il reste encore une ou deux séances à faire pour aller un peu plus loin, faire un peu mieux, mais on a maintenant une assez bonne idée de ce que ça donnera.

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Le concept fonctionne très bien, je pense. L'idée de mélanger deux images en une seule donne vraiment cet aspect à la fois onirique, propre aux surimpressions, et philosophique, en quelque sorte, grâce à la superposition du regard de deux personnes différentes.

Le fait que l'on ne maitrise pas du tout le processus ajoute aussi de l'intérêt, même si ce n'est pas perceptible sur l'image. C'est l'appareil qui réalise la surimpression, un seul fichier image en sort et on ne le vérifie surtout pas tout de suite. Les déceptions sont donc nombreuses, mais il reste la spontanéité de l'inattendu lorsque le résultat magnifie le paysage urbain objet de nos confrontations visuelles.
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Grande ouverture

La Trinité, en quelque sorte ! La grande nouvelle du jour, c'est l'arrivée d'un troisième objectif dans ma besace photographile : le Voigtländer Nokton 58 mm f/1.4 qui vient compléter le 20 mm et le 40 mm. Il y a bien quelques autres pièces dans mes affaires, mais ce sont ces trois là que je vise depuis des mois et que je compte bien emmener partout avec moi.

Je n'ai pas attendu pour aller le tester dans mon quartier de lignes préféré, et j'en suis revenu avec des pièces inattendues — pas très élaborées, mais en tout cas différentes de mes habitudes. Beaucoup de détails, de petits motifs, de lignes droites plutôt que fuyantes. Le regard change quand la focale varie.

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Pour sauver la face, ou revenir sur mon territoire habituel, j'ai quand même un ou deux clichés qui rappellent d'autres prises de vues plus abstraites. Notamment cette vue de l'auditorium, un angle dont je ne me lasse pas et que j'ai repris plusieurs fois avec des rendus — et des succès — différents :

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Quoiqu'il en soit, on sent toujours autant la "patte" de la marque Voigtländer sur mon nouvel arrivant, avec sa construction solide et son toucher si souple dans la mise au point. Profondeur de champ minimale à pleine ouverture, bien sûr, et déjà du piqué.

Pour le moment je suis encore un peu timide, mais un jour — un jour ! — je partirai faire du portait tout simple avec ce caillou tout doux. Ou l'inverse.
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Point de rencontre

Toujours ensorcelé par la vie vue dans les grandes largeurs, je sors, je sors encore, je regarde dans mon viseur et je vois fuir les lignes à tire d'aile. La moisson du jour me donnerait presque le vertige tant j'ai levé le nez pour regarder au fond d'abimes fuyant vers une singularité invisible.

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De temps en temps pourtant c'est le feu d'artifice et enfin on touche au but, comme dans cet enchevêtrement de fils tel qu'on n'en voit plus très souvent en ville, où les lignes sont plutôt enterrées ou collées aux murs.

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Un bon moment, une belle sortie, un peu de photo, point de rencontre.
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Plus grand que la vie

Sous la pluie, le bonheur. Celui de sortir avec mon boitier et… un nouvel objectif. Enfin ! Depuis presque un an que je le cherchais, j'ai fini par mettre la main sur un Voigtländer 20mm f/3.5 tout beau, tout neuf ! J'ai profité du weekend pour faire un tour en ville, et bien sûr je suis passé par mon quartier de test préféré.

J'ai bien un autre grand angulaire magnifique (le Nikon 24mm f/1.4, la huitième merveille du monde), mais comme il est un poil encombrant et que je sors de plus en plus légèrement équipé, j'avais perdu l'habitude de voir le monde en long et en large.

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J'ai donc redécouvert la complexité du cadrage avec un grand-angle. Bon sang, il en rentre dans le viseur ! Difficile de faire un choix, il faut sacrément bouger pour cadrer correctement : voilà qui promet de longs mois de travail avant d'être un peu mieux apprivoisé.

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Bref, un objectif formidable, compact et très bien construit, doux et précis dans la mise au point. Alors oui, les pixelomanes lui reprocheront des douceurs dans les coins et des franges un peu trop punk. Mais la vérité est ailleurs — n'écoutons pas les aigris et ne boudons pas notre plaisir !
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Le temps de la méditation

La Sagrada Família n'a pas bougé, mais elle a changé. Je ne le vois pas vraiment, mais je le sais. Y entrer, c'est entendre les premières mesures de l'allegretto de la 7e symphonie de Beethoven. Je ne sais pas pourquoi, mais c'est à ça que j'ai pensé. Un trait de lumière descend et se perd dans la forêt des colonnes, comme ce chant délicat et fragile sur la mer doucement agitée des basses. Et là haut règnent l'ordre et silence.

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Le temps du calme et de la méditation viendra, malgré les flots de touristes qui passent, photographient au flash à tout va, chuchotent et cherchent frénétiquement la suite de leur programme. Nous, nous restons assis, le regard perdu, les yeux emplis de lumière et de couleur. Il faudra revenir. Encore.

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Les rues de Barcelone

J'ai remarqué un phénomène curieux depuis plusieurs années. Au mois d'avril je ne fais quasiment aucune photo. Je ne sais pas pourquoi. J'ai cherché en vain quelque chose à publier — mais non, rien. Rien d'intéressant l'an dernier non plus à la même période. Ni l'année d'avant ou celle encore d'avant. Bizarre.

En mai ça va mieux. En tout cas en mai cette année : c'est le grand retour à Barcelone, en touriste. J'arpente les rues inlassablement avec ma petite famille, toute la journée et une partie de la nuit. Je ne sens plus mes pieds, j'ai mal au cou tellement je passe de temps le nez en l'air, dans ces rues fantastiques, étroites, aux mille façades ornées de mille détails, un peu semblables, un peu différentes.

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Au-delà des fameuses ramblas, il y a tellement à voir dans la Ciutat Vella — au milieu du Barrio Gótico dans le silence surprenant d'El Call, ou au long des ruelles populaires d'El Born ou d'El Raval. Partout des murs colorés, le linge aux fenêtres, les gens bienveillants, les marchands de toutes origines, les pavés brulants arrosés le matin, les boutiques improbables et les innombrables balcons aux grilles noires.

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Non pas que tout soit d'une propreté irréprochable ou que chaque instant soit peint comme un tableau naïf, mais simplement on sent la vie trépidante et tranquille d'une ville immense au centre encore préservé, à la fois populaire et artistique, riche et simple, ancien et si moderne…
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Rivé au plafond

Voyager pour mon travail, c'est toujours un moment que j'aime, un mélange qui picote. Pile et face. Un plat sucré-salé. Ce début d'année a été marqué par un moment très attendu : un voyage d'affaires à Barcelone. Quelques jours, beaucoup de travail, pas beaucoup de tourisme, mais je suis quand même parti enthousiaste. Je ne déroulerai pas tout mon carnet de voyage, mais juste une image d'un instant étrange et intense. Un passage furtif dans la mythique Sagrada Família.

Les couleurs incroyablement soutenues et lumineuses étaient magnifiées par un soleil couchant flamboyant qui a mis à rude épreuve ma mesure de lumière, mais qu'importe. Les yeux s'en souviennent, eux. La lumière chaude du côté ouest, les colonnes élancées, et ce plafond lointain, au dessin étrange, découpé, haché, presque fractal.

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Alors je suis resté un moment le nez en l'air, assis, profitant du clame relatif de l'instant — de cette perspective insondable, de cette pierre inattendue. J'y retourne bientôt. Je vais me remplir les yeux de cette ville entr'aperçue, qui m'a semblé si belle. Rendez-vous est pris pour d'autres photos, d'autres merveilles.
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Sous les nuages, la plage

Je ne suis pas très sûr de l'intérêt de ce titre, mais je voulais juste partager cette photo du dimanche. Et puis j'adore photographier les immeubles et les nuages, c'était vraiment le bon moment pour ça. Une journée de pluie acariâtre mêlée d'éclaircies ombrageuses. Et entre les gouttes, quelques photos de ces bâtiments arrogants et superbes qui voudraient monter à l'assaut des cieux courroucés.

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Les entre-lieux

Ça y est, enfin, je l'ai ! Quoi ? Mais l'objectif dont je rêve depuis des mois. Le passage du zoom aux focales fixes a été un bonheur, je saute maintenant le pas de l'autofocus à l'objectif manuel. Alors, place au Voigtländer Ultron 40 mm f/2. Manuel, discret, magnifiquement construit.

Pour fêter ça, bien sûr, je suis sorti faire quelques photos. Et c'est curieux : au lieu de me jeter sur mes sujets de prédilection, j'ai bloqué sur quelque chose que je n'avais pas vraiment regardé avant. Des espaces urbains déserts, jamais vraiment inutiles, mais pas vraiment utilisés. Des espèces d'entre-lieux, coincés parmi des lieux plus utiles, plus visibles.

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Les connaissez-vous, ces entre-lieux ? Ils nous aspirent et nous rejettent en même temps, ils sont vides mais pleins de cicatrices du passé et du futur, ils sont silencieux et bruissent de mille feuilles mortes, à la fois ternes et vulgairement colorés, éternellement présents et jamais vraiment vus. Je me suis promis de faire une série là-dessus un jour. Evidemment, il faudra être sacrément inspiré !

Heureusement, j'ai aussi retrouvé, non loin de là, les lignes rassurantes et les brillances étranges de mes architectures favorites…

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