Insaisissable

Plus l'appareil est simple, plus on peut aller loin. Plus on en a envie, peut-être. D'ailleurs, plus loin pourrait bien signifier plus simple. La quantité étouffante d'arguments commerciaux en faveur de la simplicité est la marque des temps de complication effrénée, c'est une évidence. La boucle est bouclée. C'est cette sensation que je continue à découvrir en trimballant mon Df.

Je fais de moins en moins d'efforts en photo, ce qui se traduit la plupart du temps par des photos d'une platitude sans nom. Mais quelques-unes, parfois, ouvrent la porte sur un monde de rêverie et me font signe qu'il y a quelque chose de plus à aller chercher. Et ce quelque chose pourrait bien être atteint plus facilement en laissant de côté les automatismes de l'appareil — comme on laisse alors de côté les automatismes de la personne.

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Reste à aller chercher ce quelque chose, à faire un effort pour le sortir. Faire un pas de côté, comme dirait quelqu'un que j'aime bien. Aller chercher le concept, la nature, l'insaisissable. Je devrais mettre plus d'imagination là où je veux montrer ce que je vois. Paradoxe de la photographie ? Soit ! On dit toujours que le matériel ne fait pas le photographe : c'est vrai, mais il l'influence, c'est sûr.
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De la pluie pour fêter ça

Il était temps, après des années de (très) bons et loyaux services, de changer mon fantastique D700. Mais la recherche du nouveau boitier idéal, quête pourtant futile s'il en est, n'a pas été une mince affaire. Entre les boitiers superlatifs qui n'ont rien de photographique à proposer à part du pixel surnuméraire, les boitiers plus modestes et franchement fades, ou les boitiers dont la seule marque vaut le prix d'une voiture : que d'ennui. D'un autre côté, quelques petites sucreries avec de nouveaux hybrides ou un fameux boitier non-reflex mais plein format.

Et au dernier moment, alors que j'allais laisser tomber : le coup de foudre. Le Nikon Df, comme une évidence. À part le prix, bon sang ! Mais qu'est-ce qu'ils ont tous avec le syndrome Apple ?

J'ai fini par dégoter le bon plan ultime. La bataille a été courte et rageuse. Et je l'ai eu. Ça tombait bien, juste avant un petit weekend à arpenter le Jura. Weekend photo ? Que nenni : weekend pluie ! Et au final seulement quelques photos presque à la sauvette, entre deux nuages. Sur le chemin du retour en fait, au moment où l'on commençait à entrevoir quelques nuances de bleu dans le ciel à la place du gris morne.

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Au bout du compte, en plus du plaisir familial, le plaisir photo quand même. Un appareil qui incite au calme, qui renoue avec l'essentiel. Pourtant pas si facile à maitriser : capteur fantastique mais exigeant, nouveaux contrôles à intégrer, poids plume pour une prise en main inattendue et… viseur catastrophique (je démonterais bien mon D700 pour une greffe, mais bon, il a droit à une meilleure seconde vie…).

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Finalement, une acquisition qui remet un peu d'envie dans le quotidien photo, un boitier qui va sans doute se découvrir petit à petit, discret, capable de beaucoup de nuance et de détail, avec des tonalités très riches et une plage dynamique époustouflante…
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Photographe, toujours tu chériras l'hiver

Petite sortie presque hivernale ce matin. À l'heure où blanchit la campagne, je… Non, une bonne heure après cette heure-là, j'ai rejoint mes camarades de crapahute dans la nature. Notre objectif (ha, ha, jeu de mot !) était de capturer un peu de ce qu'on aime dans l'hiver : les matins brumeux, le soleil timide qui vient après, le givre et la rosée sur les herbes humides, les couleurs passées de la forêt et l'air aussi glacé que clair.

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Mais à part un peu de brume, pas grand chose de tout cela aujourd'hui. Je n'ai pas ramené de "belles" photos. Ce n'est pas grave. Restent les échos de notre amitié, le plaisir d'avoir marché ensemble, les joues rosies de froid, et nos rires plus ou moins fins résonnant joyeusement dans la campagne…
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