Impression de printemps

L'exposition est maintenant terminée. Les images sont parties, les cadres vides, les photographies rangées. Un bon moment, une découverte, un peu de fierté aussi — pour les compliments reçus, la photo dans le journal, les encouragements des copains. Et puis ma première vente. Un exemplaire de la photo "Le coeur léger" qui va être livré dans les prochains jours, le temps que l'on décide du cadre le mieux approprié.

Tout cela m'a donné envie de me mettre à l'impression. Je fais rarement faire des tirages, et pourtant c'est tellement plus beau sur papier que sur écran. Moins lumineux, mais plus subtil, plus détaillé, plus présent. Alors j'ai profité d'un renouvellement à faire pour acquérir une petite imprimante… de très bonne qualité.

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Absent hier, apparu timidement aujourd'hui, demain peut-être parti, ce petit crocus est venu avec quelques fleurs-soeurs apporter une touche très picturale sur le gazon. J'en ai profité pour aller le saluer de plus près et en faire un tirage 20x30 au rendu magnifique. Le printemps s'annonce bien.
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Demain, les souvenirs

Décidément, il y a du vague à l'âme sur Artemedion en ce moment ! Beaucoup de travail, beaucoup de travaux, peu de temps pour la photo et tellement de souvenirs qui remontent. Aujourd'hui était un jour particulier de ce point de vue. Un jour de mémoire familiale, sur les terres du Limousin.

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Moment de calme, face à un champ ensoleillé, avec cette clôture qui me rappelle que certaines choses sont maintenant inaccessibles, évoquées, floues, lointaines, fanées. Seul reste le cadeau du présent ; les souvenirs, c'est toujours pour demain.
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Le don de double vue

Bien souvent, je cherche à voir ce que je ne vois pas. Ma lubie de l'été, c'est d'explorer le monde avec des photos faites de doubles expositions, des surimpressions directement mixés par le boitier — des images que je ne regarde pas après la prise de vue, pour avoir la surprise du résultat une fois rentré.

J'y trouve un côté onirique, la nostalgie d'un instant superposé sur un autre, une approche un peu à la Picasso où l'on pourrait représenter en même temps plusieurs visions sur un même plan.

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Les arbres prennent une autre tournure et le moindre chemin deviendrait Fangorn, le ciel se peuple de chimères instantanées, les visages sont marqués aussi bien par le temps que l'espace et chaque ombre met à nu son côté obscur. Le kaleidoscope des formes et des couleurs m'hypnotise, la symbolique devient facile mais tellement rassurante. Je consomme sans modération, je ne sais pas où je vais ni ce qui en restera…

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Les premières expériences de l'été ont été concluantes, j'ai fini par obtenir un peu ce que je recherchais. Reste à travailler encore pour affiner tout ça. Les vacances sont un peu moroses, pour des raisons personnelles, mais elles ne sont pas terminées !
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Juste en face

Comme le brocolis, à peine moins fractal. Comme la rose, mais pourpre. Comme les orties, sans les piquants. Je ne connais pas le nom de cette plante, ou peut-être mon cerveau têtu et fatigué ne veut-il pas le retenir. En tout cas c'est une drôle de plante aux dessins psychédéliques et aux couleurs plutôt bien assorties (si on vit dans les années 70 bien sûr…).

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Les feuilles aldines

Le vert est à l'ordre du jour, pour fêter l'apparition encore timide du soleil. Dans ce jardin familial courent de drôles plantes grimpantes. Elles ont l'air de lancer de petits tentacules dans le vide, aveuglément, pour saisir de quoi se hisser un peu plus haut. De temps à autre ça marche, visiblement, et la haie qui subit ce passager d'apparence délicate semble bientôt sur le point de suffoquer sous l'assaut de ses dizaines de congénères…

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En attendant, les courbes gracieuses semblent faites pour figurer des culs-de-lampe typographiques qui viennent ponctuer l'avancée imperceptible de cette liane miniature…
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Quatre cents siècles

Du haut de ces rochers, quatre cents siècles vous contemplent. C'est la phrase qui m'est venue en tête au moment où j'ai revu la Roche mythique de Solutré.

Elle n'a guère changé, si ce n'est qu'elle bénéficie maintenant d'un chemin bien plus confortable pour se promener. C'est presque dommage, tant sont nombreux les souvenirs d'enfance à crapahuter dans les rochers, ou, un peu moins loin dans le temps, les soirées d'escalade sur le piton et les nuits au feu de camp, à arpenter les chemins sinueux sous les taillis avec les copains…

Aujourd'hui, je l'ai photographiée un peu sous tous les angles. Mais ce n'est qu'au moment de partir que j'ai eu le déclic. Je me suis garé, je suis sorti de la voiture, et j'ai pris une unique photo. Ma préférée !

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L'air là-bas est plus léger, plus mystérieux que dans la vallée en bas, plus lumineux, plus tendre. Il y a quelque chose de la Comté dans ces vignes — ne me demandez pas pourquoi, alors qu'il n'est pas tellement question de vignobles au pays des Hobbits. Mais le silence de cette journée, le vert à perte de vue et le chant perdu des oiseaux m'ont transporté dans une ambiance délicate et riante, à la fois lourde de traditions et intemporelle au point d'en devenir rassurante.

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