surimpressions

Exposition, expositions

Le projet ne recule pas, c'est déjà une bonne nouvelle. J'ai une première série d'images réalisées pour l'exposition Baudelaire à Dijon (qui aura finalement lieu en janvier-février 2017). Il reste encore une ou deux séances à faire pour aller un peu plus loin, faire un peu mieux, mais on a maintenant une assez bonne idée de ce que ça donnera.

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Le concept fonctionne très bien, je pense. L'idée de mélanger deux images en une seule donne vraiment cet aspect à la fois onirique, propre aux surimpressions, et philosophique, en quelque sorte, grâce à la superposition du regard de deux personnes différentes.

Le fait que l'on ne maitrise pas du tout le processus ajoute aussi de l'intérêt, même si ce n'est pas perceptible sur l'image. C'est l'appareil qui réalise la surimpression, un seul fichier image en sort et on ne le vérifie surtout pas tout de suite. Les déceptions sont donc nombreuses, mais il reste la spontanéité de l'inattendu lorsque le résultat magnifie le paysage urbain objet de nos confrontations visuelles.
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Prisme urbain

Il y a encore fort à faire avant de pouvoir sortir enfin les quelques clichés de ma future exposition collective. Depuis mai les choses ont peu avancé, mais nous savons au moins une chose : si le concept est intéressant, sa réalisation n'est pas si simple.

Seul, je peux composer mes surimpressions, peu ou prou. C'est surtout le contraste qui joue, mais je ne me suis pas beaucoup plus penché sur le processus de mélange des vues par l'appareil. À deux, nous avançons à l'aveuglette. Parfois on rate le coche, parfois une partie est très bien mais l'image est déséquilibrée.

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C'est un peu le cas de celle-ci. J'aime bien sa dynamique, les lignes, les contrastes, mais l'ensemble est instable. Ça reste une de mes préférées quand même.

On continue l'exploration urbaine, avec pour terrain de jeu le quartier Baudelaire, en hommage au centre qui nous accueille. De son côté, Claude travaille une très belle série sur un concept qu'il avait amorcé plus tôt, avec des mosaïques de détails qui forgent une image de la ville comme un motif de Kanizsa…
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Trouble et double

Encore une nouvelle d'importance dans mon petit univers photo. Je n'en ai pas parlé avant de savoir quelle tournure cela prendrait, mais il y a quelques mois Pascal Reydet m'a proposé de participer à une exposition photographique collective. Flatté, je suis.

Mais le plaisir de l'ego ne dure qu'un instant. Puis viennent les questions, les doutes, la perplexité, l'angoisse de la pellicule noire (oui, c'est l'angoisse de la page blanche mais pour les photographes…).

Bref, que faire ? Accepter, bien sûr, et ne pas bouder son plaisir. Et que présenter ? Sachant que je n'ai pas produit grand chose de fantastique depuis des mois (voire depuis le début, oui, mauvaises langues !).

J'ai choisi le concept des surimpressions que je mûris depuis quelques temps. Mais je vais aller plus loin et travailler à deux index et quatre yeux. Premiers essais cet après-midi, dans le calme, avec mon complice Claude. En voici un petit extrait qui m'a bien plu.

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Le concept est simple : au lieu de faire mes surimpressions seul, nous alternons les prises de vues au fil de notre balade. Les photos se mélangent dans l'appareil sans que nous puissions avoir la main sur le processus. On obtient ainsi une vue un peu cubiste de notre exploration : des moments différents, des regards différentes, mais des images qui tracent, une par une, deux regards siamois.

J'ai hâte de ressortir travailler tout ça ! L'exposition est prévue au centre culturel Baudelaire, à Dijon, probablement à l'automne prochain. Stay tuned, qu'ils disent…
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L'arbre dort

L'été s'est terminé dans la tristesse. Ça ne peut pas toujours être rose : parfois c'est noir. L'automne est arrivé avec son soleil radieux, ses températures hors saison et ses couleurs rêveuses. Je n'ai pas tellement fait de photos ces dernières semaines. Mais je n'ai pas oublié mes fantaisies en surimpression. Alors à la faveur d'une fin d'après-midi familiale et lumineuse, j'ai remis le couvert sensible.

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Le don de double vue

Bien souvent, je cherche à voir ce que je ne vois pas. Ma lubie de l'été, c'est d'explorer le monde avec des photos faites de doubles expositions, des surimpressions directement mixés par le boitier — des images que je ne regarde pas après la prise de vue, pour avoir la surprise du résultat une fois rentré.

J'y trouve un côté onirique, la nostalgie d'un instant superposé sur un autre, une approche un peu à la Picasso où l'on pourrait représenter en même temps plusieurs visions sur un même plan.

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Les arbres prennent une autre tournure et le moindre chemin deviendrait Fangorn, le ciel se peuple de chimères instantanées, les visages sont marqués aussi bien par le temps que l'espace et chaque ombre met à nu son côté obscur. Le kaleidoscope des formes et des couleurs m'hypnotise, la symbolique devient facile mais tellement rassurante. Je consomme sans modération, je ne sais pas où je vais ni ce qui en restera…

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Les premières expériences de l'été ont été concluantes, j'ai fini par obtenir un peu ce que je recherchais. Reste à travailler encore pour affiner tout ça. Les vacances sont un peu moroses, pour des raisons personnelles, mais elles ne sont pas terminées !
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Le saloon de la photo

Entre ici, ô cowboy photographique ! Toi qui marche les jambes arquées à cause de ton matériel si imposant. Toi qui ne peut faire un pas sans emmener un boitier de deux kilos, flanqué de son objectif à la lentille énorme, posé sur un trépied sorti d'un film de science fiction. Toi qui viens au Salon de la Photo parce que tu vis photo, tu respires photo et tu plies sous le poids du matériel haut de gamme.

Aujourd'hui, pour ponctuer deux mois de travail infernal non-stop, c'est journée plaisir au milieu des autres geeks de la photo, à la grand' messe du genre, à Paris bien sûr. Petit cliché dans le train avec mon copain Claude, compagnon d'aventures photo, ami de toujours depuis dix ans (oui, oui), l'oeil constamment rivé au 5D et l'imagination sans cesse en alerte…

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Et nous avons donc pris bien du plaisir à regarder, tester, tripoter et conjecturer sur tout ce que le monde de la photographie offre de plus raffiné, de plus tape-à-l'oeil, de plus cher, de plus technologique, de plus poétique ou de plus surfait. Nous avons tâté du Zeiss, du Nikon, du Canon, même du Fuji, des objectifs qui valent six mois de salaire (les bons mois…), des imprimantes qui pèsent le poids d'une voiture, des photos qui vomissent la couleur et d'autres qui sussurent l'amour du temps qui passe.

Le tout au milieu des rêveurs et des techno-poètes comme nous, au milieu des prétentieux qui ne sortent pas sans un sac à dos énorme et deux boitiers à la ceinture, au milieu des dingues du déclencheur qui mitraillent les hôtesses et les mires de test, au milieu des rédacteurs de magazines, des conférenciers, des développeurs d'applications miracles, des farfelus qui font une analyse freudienne de chaque photo, des agences de voyage, des gens qui mâchent la bouche ouverte, de ceux qui sont juste contents d'être là et sourient aux autres, des artistes d'un jour et des vendeurs de billets gratuits à la sauvette.

Mais avec ça, on n'a même pas pu voir un Leica. Non. Car Leica n'expose pas. Leica se contente d'être là et de toiser le reste du monde. Leica cache ses boitiers dans les tiroirs mélaminés d'un meuble fermé à clef. Pff.
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